Notre époque est traversée par deux grandes transitions : la transition écologique, qui peine à s’installer malgré une présence médiatique de plus en plus importante et la transition numérique, amorcée depuis de longues années et qui révolutionne la plupart de nos comportements.
L’une peut se nourrir de l’autre, la digitalisation pouvant contribuer aux objectifs écologiques. Toutefois, comme nous le rappelle le rapport du think tank The Shift Project, le numérique a un certain impact sur l’environnement. Et pas des moindres.
Sur le seul plan du CO2, le numérique émet ainsi plus que l’aviation. L’obsolescence programmée des appareils nous incite à racheter un smartphone, un ordinateur ou tout autre appareil, des produits dont le processus et les matériaux de fabrication ne sont pas écologiquement neutres. Chaque année, la consommation d’énergie liée au numérique est en constante hausse de 9%.
Alors, le numérique : pas le sauveur annoncé de l’environnement ?
Évitons de tomber dans le manichéisme. Ce sont nos modes de consommation qui sont à ajuster, le numérique n’étant au final qu’un outil. C’est notre manière de l’utiliser qui tend à être délétère. Il est alors important de réfléchir à notre consommation digitale afin de n’en conserver que l’essentiel. Une tendance qui s’installe progressivement, dans la lignée des “digital detox” et consorts, qui porte un nom : la sobriété numérique. Et de ce chiffre de consommation de 9%, il est possible de passer à 1,5%, juste en revoyant nos gestes et en apprivoisant de nouvelles habitudes.
Dans chaque transition il y a l’idée de mouvement, un mouvement global. Si quelques gestes éco-responsables sont un début, c’est bien l’entièreté de nos modes de vie qui est à revoir. De manière systémique.
Ne pas vouloir infléchir ses comportements pour accompagner les transitions revient à être en inertie. Au risque de se prendre la transition de plein fouet, au lieu d’avoir suivi et accompagné la vague.